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L’argent local devient monnaie courante | Say Yess

« Le Sol-Violette à Toulouse, l’Abeille à Villeneuve-sur-Lot, la Miel dans le Libournais ou encore l’Eusko en pays basque… Depuis quelques années émergent au niveau local des « monnaies complémentaires ». Avec une soixantaine de projets en France, actifs ou en préparation, vous aurez peut-être bientôt dans les poches autre chose que des euros.

Changer les échanges

Comme son nom l’indique, la monnaie « complémentaire » ne remplace pas l’euro : elle n’est donc pas alternative. Pour un euro échangé, on reçoit en général un billet de la même valeur dans l’unité monétaire mise en place localement. Cet argent ne peut pas être épargné, il est utilisable uniquement sur le territoire, et parfois, il peut perdre de sa valeur au fil des mois pour inciter à le faire circuler… Alors, pourquoi participer à cette forme nouvelle de consommation ? « Parce qu’on change les échanges », explique Annie Vital, partie prenante de l’association qui gère La Mesure à Romans-Bourg de Péage (60 entreprises partenaires et environ 100 particuliers utilisateurs).
Soutenir les commerces de proximité

« S’il s’agit de faire circuler des billets entre bobos déjà convaincus, ça n’a aucun intérêt ! » s’exclame-t-elle. En effet, utiliser une monnaie locale pour le simple plaisir de dépenser des sous similaires à ceux d’un célèbre jeu de société serait certes sympathique, mais n’aurait pas beaucoup de sens. « C’est un espace socio-économique pour défendre les entreprises de proximité face à la grande distribution » résume Dante Edme-Sanjurjo, co-président d’Euskal Moneta, qui a lancé l’eusko (550 entreprises partenaires, 2 700 utilisateurs particuliers fin 2013). Epicerie, boulangerie, poissonnerie, restaurants, voire même kiné ou sophrologie… La gamme des commerces qui acceptent les monnaies locales peut être large et variée.

ici-on-accepte-la-mesure« L’intérêt du local, c’est qu’on s’oppose à la globalisation », affirme Annie Vital. Les commerçants partenaires, qu’on appelle les prestataires, peuvent être sélectionnés parce qu’ils sont indépendants, relèvent de l’économie sociale et solidaire, ou proposent une offre bio. Ils s’engagent parfois à promouvoir les produits locaux ou à recourir à des fournisseurs de proximité, dans une démarche de circuit court… Les monnaies locales ont en commun l’ambition de relocaliser la production et la consommation au niveau territorial. Selon un sondage réalisé fin 2013, 25 % des utilisateurs de l’eusko ont ainsi poussé la porte d’un nouveau commerce parce qu’il acceptait l’eusko, et 62% ont découvert deux commerces ou plus. Il s’agit donc d’un outil de dynamisation du développement économique d’un territoire.
Renforcer la culture locale et le lien social

« On souhaite aussi faire la promotion de l’usage de la langue basque, menacée de disparition » indique Dante Edme-Sanjurjo quand il revient sur la genèse du projet. Pour lui, la monnaie locale est en effet l’occasion de lancer des actions concrètes en matière de soutien à la culture locale. Les commerçants qui acceptent l’eusko pratiquent le double affichage, en français et en basque, ou ne disent pas seulement « bonjour », mais aussi « Egun on ». Certains vont même jusqu’à suivre une formation en la matière pour honorer leur engagement. (…) »

Pour aller plus loin

Le Farinet pourrait devenir une nouvelle monnaie

Par Jean-Yves Gabbud

« Economie alternative – Un petit groupe de citoyens veut lancer une monnaie locale et complémentaire en Valais: le Farinet. Farfelu? Pas tant que ça. D’autres initiatives similaires rencontrent un certain succès, notamment du côté de Genève.
Le Valais pourrait bientôt avoir son Farinet, du nom du célèbre faux-monnayeur. Il s’agit d’une monnaie locale et alternative fonctionnant un peu à la manière des bons cadeaux. Un petit groupe de citoyens, emmenés par David Dräyer, veut le lancer en 2016.

L’idée consiste à avoir une monnaie qui ne circule qu’en Valais. Le but est de favoriser le commerce local.

Comment ça marche? L’idée est simple. Pour un franc, on obtient un Farinet, que l’on peut utiliser chez les commerçants qui l’acceptent. Celui qui veut revendre ses Farinets peut le faire, moyennant une petite commission.
A Genève une initiative similaire a vu le jour il y a quelques mois avec la monnaie locale appelée Le Léman. Avec un certain succès.
Des milliers d’autres monnaies locales ont vu le jour sur la planète.

Découvrez plus de détails sur le Farinet dans nos éditions papier et numériques du samedi 6 février. »

http://www.lenouvelliste.ch/articles/valais/canton/le-farinet-pourrait-devenir-une-nouvelle-monnaie-498908